Variétés de pays

Les « Variétés de pays » ou « populations » ou plus précisément « variétés de pollinisation libre » sont les variétés de maïs telles qu'elles étaient utilisées par les agriculteurs depuis des millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle.

Elles ont été remplacées progressivement par des « hybrides », plus précisément par des « hybrides F1 de lignées pures ».
F1 signifie de première génération, les lignées pures sont obtenues par autofécondation sur 6 à 8 générations de plantes issues des populations.

Ces « hybrides » représentent 100 % de la surface de maïs dans les pays développés : Europe, États Unis, Chine, Inde, Brésil, Argentine, Chili, Afrique du sud, etc. Les « populations » sont encore cultivées dans de nombreuses régions d'Afrique et d'Amérique centrale et du Sud.

Les variétés de pays sont en fait des hybrides à plus de 90 % ! Le maïs est une plante « allogame » dont le pollen est transporté par le moindre souffle d'air d'une plante sur sa voisine fabricant ainsi naturellement des hybrides. Plus de 90 % des grains sur un épi d'une variété de pays sont fécondés par les plantes voisines et donneront des hybrides F1.

Contrairement aux « hybrides F1 de lignées pures » qui présentent un aspect homogène (première loi de Mendel), les populations ont un aspect hétérogène. Chaque plante est un hybride différent avec un niveau de « vigueur hybride » différent et des niveaux de précocité, de résistance aux maladies et à la verse différents. C'est ce qui explique leur infériorité par rapport aux « hybrides » et leur abandon par les agriculteurs dans les années 1960 en France.

A cette époque les premiers sélectionneurs, ceux de l'INRA et ceux des première coopératives qui se lançaient alors dans la sélection du maïs, ont collecté les variétés en cours d'abandon par les agriculteurs. Ils s'en sont servis pour créer des « lignées pures » parents des futurs « hybrides commerciaux » qui ont eu un grand succès en France et en Europe du Nord grâce à la précocité et à la tolérance au froid héritées de leurs ancêtres populations montagnardes.
Plus tard (1983), l'INRA et Pro-Maïs se sont associés pour rassembler et conserver ces populations.

264 populations sont conservées par Pro-Maïs et l'INRA et mises à disposition du public comme toutes les ressources génétiques de la « Collection Nationale ».

Vous pouvez consulter sur ce site La liste de ces populations et de nombreuses informations concernant la façon dont elles étaient cultivées et utilisées par les agriculteurs d'autrefois.